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03.09.2025
L'article en bref
Le Private Equity couvre un éventail de stratégies : capital-risque, growth buyout, secondaire, dette privée...
Chacune possède des spécificités, des horizons et des intérêts différents. Pour l'investisseur, la clé est d’aligner la stratégie avec ses objectifs et sa tolérance au risque, car chaque approche place le couple rendement / risque à un niveau distinct.
Le marché du Private Equity en 2025 ne suit pas réellement des tendances, mais on retrouve généralement de grandes thématiques selon la segmentation en trois univers d’investissement, chacun avec ses propres dynamiques : capital innovation et growth, LBO et capital-transmission et les stratégies opportunistes.
Le Private Equity, ou capital-investissement, regroupe l'ensemble des investissements réalisés dans des entreprises non cotées en Bourse. L'objectif est de financer leur croissance, leur transmission ou leur redressement en contrepartie d'une prise de participation au capital. Ce type d'investissement offre un potentiel de rendement supérieur à celui des actifs traditionnels (marché public, obligations…).
En effet, investir en Private Equity présente un risque de perte partielle ou totale du capital ainsi qu’un risque de liquidité.
En savoir plus sur comment investir en Private Equity
Les entreprises non cotées sollicitent le Private Equity pour plusieurs raisons :
Le capital-investissement est souvent perçu comme un levier d'accélération stratégique.
Traditionnellement réservé aux investisseurs institutionnels ou aux grandes fortunes - les UHNWI (Ultra High Net Worth Individuals), disposant de plus de 30 millions de dollars d’actifs nets investissables (hors résidence principale et actifs illiquides) - le Private Equity s’ouvre désormais à une audience plus large.
Il devient en particulier accessible aux HNWI (High Net Worth Individuals), c’est-à-dire les investisseurs dont le patrimoine financier liquide excède 1 million de dollars, hors résidence principale.
Cette démocratisation marque un véritable changement de paradigme, rendu possible par l’évolution du cadre réglementaire, notamment depuis la loi PACTE de 2019, qui facilite l’accès au Private Equity pour de nouvelles catégories d’investisseurs :
Investir en Private Equity nécessite un ticket d’entrée minimum. Historiquement fixé à plusieurs millions d’euros, ce seuil s’est considérablement abaissé au fil du temps. Aujourd’hui, il est possible d’accéder à cette classe d’actifs dès quelques milliers d’euros, et à partir de 100 000 € avec Opale Capital.
Voici les principales approches du capital-investissement en 2025 :
Stratégie privilégiée pour soutenir de façon quasi systématiquement minoritaire les startups tech, biotechs ou greentech, le capital-risque s’adresse aux investisseurs acceptant une forte volatilité et une forte illiquidité : sur cette stratégie, mieux vaut être patient ! En échange de ces compromis, le potentiel de plus-value est très élevé
Cette approche cible des PME ou ETI déjà rentables (ou ayant un modèle économique viable mais n’ayant pas encore la taille critique pour être rentable). Cette stratégie permet d’accélérer le développement de ce type de sociétés, la prise de participation est le plus fréquemment minoritaire. Moins risqué que le VC, mais toujours dynamique.
Les LBO (Leverage Buy-Out) permettent à des investisseurs de racheter une entreprise souvent de façon majoritaire en finançant en grande partie l’opération par de la dette, remboursée grâce aux flux de trésorerie futurs de la société acquise. Cette technique est répandue dans les opérations de transmission familiale ou de sortie d’actionnaires. Le GBO (Growth Buy-out) utilise en général moins de levier (moins de dette en proportion) et cible des entreprises en forte croissance organique.
Le recours à l’effet de levier peut amplifier les gains, mais aussi les pertes, augmentant ainsi le risque de perte en capital.
Le MBO (Management Buy-Out) désigne une opération de reprise d’entreprise par son équipe dirigeante en place, souvent accompagnée par des investisseurs en capital, permettant d’assurer une continuité managériale et stratégique lors d’une transmission.
Le secondaire permet d’apporter des solutions de liquidité à des investisseurs institutionnels (« LP-led ») et des gérants de fonds (« Fonds de continuation ») en leur rachetant un portefeuille de fonds ou d’entreprises.
Les Fonds de secondaire s'adressent aux investisseurs recherchant une forte diversification sectorielle et géographique (en général +1000 entreprises dans un Fonds de secondaire).
Idéale pour débuter ou diversifier, cette stratégie permet d’accéder à un portefeuille de fonds de Private Equity sélectionnés. Cela permet d’accéder à un portefeuille de fonds de Private Equity, portefeuille logé dans un Fonds qui va organiser les investissements et gérer la trésorerie nécessaire.
Elle consiste à prêter de l'argent à des entreprises non cotées en contrepartie d'un financement générant des intérêts réguliers. Une alternative recherchée pour des revenus récurrents.
Le co-investissement permet de participer à des opportunités sélectionnées aux côtés des fonds (en général de capital-transmission), souvent avec des frais réduits. Cette stratégie s'adresse aux investisseurs aguerris et à la recherche de diversification.
Votre horizon de placement, votre appétit au risque et vos objectifs patrimoniaux doivent orienter votre choix de stratégie.
Certains fonds se concentrent sur des secteurs porteurs (santé, tech, transition énergétique) ou des zones géographiques spécifiques. D’autres peuvent avoir des approches très opportunistes et c’est plutôt l’angle d’investissement qui est spécifique, mais il y a une ouverture à de nombreux secteurs. Cela peut influencer le couple rendement/risque.
Citons ce célèbre économiste américain, ayant notamment posé les bases de la théorie moderne du portefeuille (Modern Portfolio Theory - MPT) : "Diversification is the only free lunch in investing" Harry Markowitz.
Diversifier entre plusieurs stratégies (VC, LBO, dette privée...) et plusieurs fonds permet de lisser les risques et de maximiser les opportunités.
Un bon track record (performances passées du gérant de fonds) est un indicateur de la compétence du gestionnaire. Il faut notamment évaluer la régularité des performances et la façon dont les crises économiques sont traversées.
La due diligence est l’analyse approfondie d’un fonds (gouvernance, stratégie, équipe, track record, termes légaux, frais, risques…) ou d’une entreprise (marché, gouvernance, concurrence, équipe, business model) réalisée par l’investisseur afin d’appréhender les risques. Elle est essentielle avant d’investir.
Le marché du Private Equity en 2025 ne suit pas une tendance unique, mais plutôt une segmentation entre trois grands univers d’investissement, chacun avec ses propres dynamiques. Voici un panorama des grandes orientations observées.
Le segment Venture Capital / Growth Equity est sans conteste celui où les tendances sont les plus visibles. Pour le premier semestre 2025, 53 % des investissements mondiaux en Venture Capital se sont concentrés sur l’intelligence artificielle, ce chiffre grimpe même à 64% aux Etats-Unis (source : Pitchbook 2025), confirmant l'appétit des investisseurs pour les thématiques technologiques de rupture.
Ces stratégies, très sensibles aux cycles économiques et à l’effet de mode, évoluent rapidement : on peut penser aux secteurs comme l’intelligence artificielle ou la deeptech.
Les tendances y sont fortes, mais aussi souvent éphémères : c’est un univers où l’innovation dicte le tempo.
Dans le monde du buyout (LBO), les tendances ne s’expriment pas de manière aussi visible. On observe plutôt des thématiques d’investissement durables, telles que :
Ces secteurs restent des piliers structurels du Private Equity, car ils offrent de la visibilité, des cash-flows stables et une résilience face aux cycles économiques. Ici, on parle davantage de mégatendances de fond que de mouvements de mode.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Enfin, les stratégies dites opportunistes s’appuient sur des tendances davantage contre-cycliques. On pense notamment à :
Zoom sur la stratégie secondaire : une stratégie en forte croissance
Le marché secondaire connaît une forte croissance depuis des années, notamment depuis les années 2010. Depuis 2022 et la remontée des taux d’intérêt par les banques centrales pour freiner l’inflation, le secondaire s’est imposé comme un outil incontournable pour les institutionnels et les fonds de Private Equity pour gérer les problématiques de liquidité dans un système par nature illiquide. Il est utilisé aujourd’hui par les investisseurs institutionnels comme outil de gestion de portefeuille : répondre à des besoins de liquidité pour gérer et ré-équilibrer leurs portefeuilles d’investissements.
Les gérants de fonds voient cette stratégie comme un outil adapté pour maximiser le rendement de certains actifs (entreprises surpassant leur business plan) et ainsi apporter davantage de liquidité à leurs investisseurs. Ces approches agissent souvent comme des injecteurs de liquidité dans un marché en tension, et permettent de diversifier les stratégies choisies.
🎯 Conclusion
Chaque segment du Private Equity a ses propres tendances en 2025. Que vous soyez attiré par l’innovation, la stabilité sectorielle ou les opportunités de marché, le PE offre un éventail stratégique riche… à condition d’en comprendre les subtilités !
Jusqu’en 2025, la quasi-totalité des assemblées générales de fonds de private equity auxquelles Opale Capital a assisté abordait systématiquement les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) comme un incontournable stratégique. Ces considérations semblaient alors faire consensus dans le monde du non-coté.
Aujourd’hui, le paysage évolue. Aux États-Unis notamment, on observe une forme de recul ou de remise en question de l’ESG, perçu par certains acteurs comme une approche idéologique, parfois déconnectée des réalités économiques. Dans ce contexte, l’ESG ne fait plus toujours l’unanimité : il peut devenir suspect s’il est appliqué de manière rigide ou purement cosmétique.
Chez Opale Capital, nous pensons qu’il ne faut ni sacraliser, ni disqualifier l’approche ESG. Lorsqu’elle est rigoureuse, contextualisée et sincèrement intégrée dans la stratégie d’investissement, elle peut contribuer à la création de valeur durable. Cela suppose néanmoins de :
Certaines stratégies à impact ont pleinement leur place dans un portefeuille bien construit, à condition d’être sélectives, bien structurées, et transparentes dans leur méthodologie d’évaluation.
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